L’histoire du vin dans l’Avallonnais
Vous ne le savez peut-être pas, mais le vin de Vézelay n’était pas la seule star de notre destination ! Il faut remonter au Moyen-Age pour retrouver les traces de vignes sur Avallon et ses alentours.
Jusqu’au XIXème s., la vin a fait la notoriété d’Avallon, contribuant à son essor économique. De par sa situation géographique, cette jolie cité médiévale était un lieu d’échange idéal. Les coteaux de l’éperon rocheux étaient plantés de vignes, tout comme les terres du Châpitre de Saint-Lazare autour d’Avallon, allant même jusqu’à Annay-la-Côte, Etaules… Les vins d’ici, divisés en trois classes (Le Rouvres et le Lavaux, le Montéchérin et ceux récoltés sur les côtes étaient classés comme les meilleurs mais ceux de la deuxième et troisième classe étaient également appréciés) partaient principalement sur Paris. Une thèse de mars 1733 évoque la grandeur de ces vins « Aucun n’est plus agréable, plus salutaire, aucun n’est préféré en Bourgogne, il ranime les vivants et les rajeunit, […] il réjouit le coeur et fortifie toutes les facultés ».
Vous pouvez encore apercevoir dans les ruelles d’Avallon les larges entrées de caves fermées et les trappes sur le trottoir de certaines maisons. Elles facilitaient la descente des tonneaux. De hautes et larges portes cochères étaient créées également afin d’entreposer le matériel viticole… Les Caves de la Halle, dont nous vous avons parlé précédemment dans un article, sont bâties sur des caves datant du XVIIème s. (anciennement Quartier de la Halle aux grains). Et si vous vous posez quelques questions sur la jolie maison à pans de bois du XVème s. qui abrite notre Office de Tourisme, sachez qu’elle était aussi une boutique de négoce en vins ! Regardez ces entrées de caves et vous comprendrez !
Si vous poussez un peu plus loin, rue des Merciers, regardez attentivement les façades des maisons et vous tomberez sur une niche dans laquelle se trouve la Vierge à l’Enfant à la grappe de raisin. Elle protégeait la ville et ses vignerons. L’originale se trouve désormais au Musée de l’Avallonnais.
Avallon était donc bien un pays viticole !
Malheureusement, en 1833, une nouvelle voie plus rapide s’ouvre, celle du Canal de Bourgogne. Les vins de l’Avallonnais, éloignés géographiquement de cet axe de communication, subiront un désamour et une baisse des ventes. Quelques années plus tard, le Phylloxera fit son apparition et porta un coup rude aux vins de l’Avallonnais. Les ceps furent arrachés et Avallon décida de s’orienter vers un autre type de culture : les céréales. Vous ne trouverez donc plus de vignes visibles par ici !
Et Vézelay ?
Il en est tout autrement pour le vin de Vézelay ! Situé à seulement quelques kilomètres d’Avallon, le vignoble du Vézelien a lui aussi son histoire et a su rebondir au fil des siècles.
Sa présence remonte à l’époque gallo-romaine (fin du Ier-début IIème s. après J-C). Fin IXème s., l’implantation d’un monastère bénédictin donne un essor au vignoble, d’autant plus que Vézelay devient par la suite un grand centre de pélerinage et donc un point de départ de chemins menant à Saint-Jacques de Compostelle.
Le vin de Vézelay prospère au fil des siècles et se maintient jusqu’au XIXème s. C’est effectivement à cette période que les premières attaques de parasites font des dégâts considérables. La production chute mais se redresse lorsque les moyens de lutte sont trouvés. Malheureusement, 1884 marquera la fin du vignoble dans la région. Le phylloxera aura aussi eu le dernier mot à Vézelay.
Mais, en 1973, grâce à la volonté du Conseiller Général Paul Flandin, 2 hectares de « vigne témoin » furent plantés dans le Vézelien. Puis, plus d’une dizaine de propriétaires plantèrent 1 hectare chacun… jusqu’en 1986 où de nouveaux vignerons s’installèrent et demandèrent l’appellation Bourgogne sur 335 hectares. La renaissance du vignoble était enfin reconnue et son développement en bonne voie.
Actuellement, 115 à 120 hectares sont exploités sur 4 communes : Asquins, Saint-Père, Tharoiseau et Vézelay. Depuis 2017, le vin de Vézelay s’est vu attribué l’appellation Village !
Souhaitons longue et heureuse vie à notre pépite vézelienne et gageons qu’elle sera aussi connue que son amie la basilique !